Test Roborock Q Revo : l'aspirateur-robot qui roule des patins (2024)

La gamme Q complète l’offre d’aspirateurs-robots Roborock 2022 et vise à proposer une alternative plus abordable à la sérieS. Lancé à 849€, le QRevo délaisse ainsi la caméra et l'intelligence artificielle pour identifier les obstacles. Il se pare néanmoins de technologies inédites chez le constructeur avec des serpillières rotatives pour laver le sol.

La station de charge est également inédite, puisqu’elle doit s’occuper de nettoyer lesdites serpillières. Elle peut en plus remplir le réservoir d’eau du robot et récolter les poussières et saletés qu’il aspire. Pour nettoyer la maison dans ses moindres recoins, le QRevo peut enfin compter sur un télémètre laser et une batterie censée lui offrir jusqu’à 3h d’autonomie.

Quoi qu’il en soit, les serpillières peuvent être retirées très facilement, car maintenues par de simples aimants. Il devrait être possible de les laisser avec des tapis puisque le robot peut les surélever. Cela pourrait toutefois ne pas suffire sur des tapis à poils longs, le robot risquant de s’enfoncer dedans. Ezviz propose une solution plus efficace avec son RS2 qui peut retirer ses patins dans sa station et les remettre, mais cela impose aussi de réaliser plusieurs passages pour nettoyer toute la maison.

Côté aspiration, rien de très nouveau. On retrouve un rouleau motorisé en caoutchouc entre les roues, ainsi qu’une petite brosse à trois branches chargée de rabattre les saletés présentes le long des murs. De nombreux capteurs doivent lui permettre d’optimiser son parcours en fonction de la configuration des pièces et obstacles. Nous avons déjà évoqué le télémètre laser sur le dessus. Le Q Revo est également équipé du système laser Reactiv Tech sur l’avant —le même que sur le S7 Max Ultra—, de capteurs de proximité et de pression dans le pare-chocs, ou encore de capteurs de vide sous le ventre.

Connectivité & application

Grâce au wifi, le Q Revo se connecte à l'app mobile Roborock, qui permet de le lancer et le programmer. Tout d'abord, il faudra réaliser une carte de la maison. Cette première étape peut être réalisée en même temps qu'un premier nettoyage, ou sans nettoyage pour gagner du temps. Le robot se contente alors d'aller de pièce en pièce sans en parcourir tous les recoins. Si le domicile compte plusieurs étages, jusqu'à quatre cartes peuvent être enregistrées et de nombreuses options sont proposées pour empêcher le robot d'aller à certains endroits ou, au contraire, cibler des pièces et zones à nettoyer.

Il est également possible de définir un ordre de passage et des préférences de nettoyage pour chaque pièce. Jusqu'à cinq puissances d'aspiration sont proposées selon que le lavage est activé ou non. Il est aussi loisible d'opter pour le lavage seul avec, là encore, des options supplémentaires. On trouve alors quatre débits d'eau et trois schémas de déplacements. En sélectionnant des pièces ou des zones, on peut demander au QRevo de passer jusqu'à trois fois et Roborock a prévu des réglages spécifiques pour les tapis, le parquet et les obstacles. Enfin, l'utilisateur sera en mesure de programmer des nettoyages sur les différents jours de la semaine. Un historique permet de s'assurer qu'il est bien passé et d'observer son parcours au besoin.

Pour la première fonction, elle est équipée d’un sac de 2,7l qu’il suffirait de changer toutes les sept semaines environ en utilisation normale. Nos tests impliquent évidemment une utilisation plus intensive, difficile donc de vérifier ce point. Nous avons cependant pu vérifier que la station était capable d’aspirer aussi bien des déchets lourds que légers. En outre, la vidange automatique aide à l’entretien du filtre logé dans le collecteur du robot puisque, si nous y avons retrouvé pas moins de 6g de cacao sur les 20 que notre protocole impose de lui faire aspirer avant son retour en station, seuls 300 mg y restaient finalement après.

Lorsque le sac est plein, il suffit de le tirer par une languette qui glisse pour en obstruer l’entrée et éviter tout dégagement de poussières. C’est donc un système hygiénique, bien plus que le système sans sac du Shark RV1000SEU, mais cela impose aussi d’avoir des sacs de rechange et donc d’en racheter.

Positionnement milieu de gamme oblige, le QRevo ne bénéficie pas des technologies les plus avancées de Roborock. Il peut tout de même compter sur un télémètre laser pour cartographier la maison, ainsi que sur divers systèmes de détection d’obstacles, dont le Reactiv Tech déjà rencontré sur le S7 Max Ultra. Pour rappel, ce dernier repose sur des lasers intégrés sur l’avant, mais diffère des systèmes Reactiv3D ou AI des S7 et S8 en n’intégrant ni caméra ni intelligence artificielle. Un capteur latéral permet aussi au robot de longer les murs, et l’on y retrouve les capteurs habituels pour les vides ou les collisions.

En le regardant évoluer dans notre laboratoire, le dernier-né de la gammeQ nous semble bien organisé. Il commence par longer les murs jusqu’à revenir à son point de départ, puis le traverse dans un sens et dans l’autre en se décalant pour balayer l’intérieur de la pièce. Lorsqu’il détecte un meuble ou un obstacle, il le contourne ou rebrousse chemin en fonction de sa taille, tout en gardant sa position en mémoire pour éviter de passer deux fois au même endroit ou, à l’inverse, ne pas oublier de nettoyer de l’autre côté.

Tous les obstacles ne sont pas détectés, ou pas correctement. C’est notamment le cas des câbles de charge, des petit* textiles et plus généralement des petit* obstacles, qui sont alors avalés ou emportés. Aussi, le système Reactive Tech ne dispense pas de ranger un minimum pour éviter que le robot se bloque. En revanche, on peut souligner que, contrairement à bien d’autres modèles, le QRevo ne s’est pas coincé contre notre tapis pourtant très souple. Il n’a pas eu de difficulté non plus à escalader les pieds de notre chaise traîneau.

Les performances d’aspiration du Q Revo dépendent grandement de la surface sur laquelle il évolue. Il s’est ainsi montré très efficace sur notre moquette fine, où il a ramassé pas moins de 99% des déchets dispersés au préalable avec la puissance maximale. La puissance normale a finalement donné un résultat à peine moins bon de 95%. Sur notre sol dur, ce sont 96 et 97% des déchets qui ont été ramassés en fonction de la puissance sélectionnée, laquelle ne change donc finalement pas grand-chose. Le robot aurait même très certainement pu atteindre les 100% avec les deux puissances si sa brosse latérale n’envoyait pas les déchets aussi loin.

Las, une fois sur notre tapis à poils longs, le QRevo perd en efficacité. Il n’a plus aspiré que 70% des déchets au mieux à la puissance maximale. À sa puissance normale, le taux d’efficacité passe à 54%. Heureusem*nt, le robot est capable de détecter les tapis et ainsi d’activer automatiquement la puissance d’aspiration en passant dessus, mais il reste loin des meilleurs, même avec la plus élevée.

Le Q Revo est le premier robot équipé de patins rotatifs pour laver le sol chez Roborock. Jusqu’ici, le fabricant préférait une même serpillière couvrant toute la largeur du robot, complétée sur les modèles les mieux dotés du système VibraRise pour augmenter les frottements. Nous avions donc hâte de confronter ce nouveau modèle à notre protocole de test, les serpillières rotatives fonctionnant plutôt bien chez la concurrence. Plusieurs modèles en emploient, à l’instar du Dreame L10S Ultra et du Xiaomi X10+, qui sort probablement du même moule.

Sur le Q Revo, ces petites serpillières se montrent certainement plus efficaces qu’une simple lingette que le robot traînerait derrière lui, mais les S7 et S8 n’ont pas à craindre de se faire voler la vedette. Sur les quatre types de taches prévus dans notre protocole, à savoir le soda, l’huile, le carbone et le rouge à lèvres, aucune n’a été totalement retirée après avoir fait passer le robot dessus en aspirant et en lavant simultanément.

Il est néanmoins possible d’ajouter un second, et même un troisième passage en passant par le sélecteur de pièces ou de zones, ce qui permet de supprimer une grande partie des taches d’huile et de soda. Surtout, on retrouve les mêmes options que sur les récents S8 pour laver le sol uniquement, dont le mode Approfondi+ qui pousse le robot à effectuer des va-et-vient plus rapprochés et plus lentement, avec là aussi la possibilité de sélectionner jusqu’à trois passages sur des pièces ou une zone.

Les taches d’huile et de soda sont avec lui supprimées en un passage, et il suffit d’un second pour voir le carbone disparaître. Le rouge à lèvres reste malheureusem*nt bien visible, même après trois passages, mais aucun robot n’est parvenu à le supprimer jusqu’ici.